Fos Provence Basket avait réussi un coup retentissant à l’été 2020 en parvenant à recruter Nik Caner-Medley, intérieur américano-azéri au CV long comme le bras (44 matchs d’Euroleague, 34 d’EuroCup et 37 de Basketball Champions League au compteur) et une expérience précieuse.
Cadre de l’équipe de Rémi Giuitta lors de la saison de la montée, il s’était distingué par sa combativité, sa régularité et son efficacité, avec une belle ligne de stats (13.4 points, 7 rebonds, et 1.1 passe décisive en moyenne par match pour 15.4 d’évaluation) qui lui a valu d’être sélectionné par la LNB dans le cinq majeur de la saison en Pro B.
A 38 ans, après un épisode 2021-2022 rapidement avorté en raison d’une blessure au genou, Nik Caner-Medley a annoncé sa retraite ses derniers jours, quelques semaines après sa venue à Fos-sur-Mer pour assister au dernier match de la saison à domicile face à Roanne.
Au terme d’une magnifique carrière Nik Caner-Medley s’arrête donc en « Black&Yellow », un club pour lequel il gardera toujours une affection particulière, comme il l’a rappelé à l’occasion de cet entretien en souvenir de ses bons moments passés à Fos-sur-Mer.
Les souvenirs de Nik Caner-Medley en « Black&Yellow »
Nik, tu n’as joué que dans des grands clubs durant ta carrière en Europe. Te rappelles-tu ce qui t’as poussé à t’engager pour une plus modeste structure comme Fos Provence Basket ?
C’est vrai que j’ai joué pour de grands clubs, mais l’une des raisons les plus importantes pour lesquelles je suis venu à Fos, c’est ma relation avec Tariq Kirksay. Il m’a dit beaucoup de bien de Rémi, en disant que c’était un très bon coach, proche de ses joueurs. J’aimais aussi beaucoup l’endroit, dans le sud de la France. Donc c’était un peu de tout ça avec bien sûr l’opportunité de remporter un titre de champion. Avec l’âge, il y a de moins en moins d’endroits où tu peux aller et avoir la chance de te battre pour le titre. J’ai trouvé que ce serait un super challenge de rejoindre une équipe qui avait pour aspiration de rejoindre l’élite.
Qu’est ce qui a rendu cette expérience spéciale au cours de ta carrière ?
Je dirais que ce sont les gens. Ce sont juste de super personnes, que ce soit la direction ou les supers coéquipiers que j’ai côtoyés. Rémi est l’un des meilleurs coachs pour qui j’ai joué. C’est vraiment un ami. Momo (Sy) est un ami. Karim (Remil) est un ami. Dans tout le club, il n’y avait que des gens supers. Yann (Latil) a été phénoménal… Tout le monde a contribué à me mettre à l’aise. Et on a gagné. On a remporté le titre et on a permis au club de se maintenir en première division pour la première fois. Même si je n’ai pas pu beaucoup jouer, il y avait toujours cette même identité construite lors de la saison précédente.
Tu es venu au dernier match de la saison à la maison face à Roanne. Ça t’as fait quoi de revenir à Parsemain ?
Oui je suis venu pour le dernier match parce que je savais que si on le gagnait, ça nous donnait une opportunité de rester en Betclic Elite. Donc je voulais être là pour les soutenir et passer du temps avec Rémi, Momo, Karim et les gens du club. J’avais dit que je reviendrais et je voulais tenir ma parole. Quand je dis que je vais faire quelque chose, je le fais. Je voulais être avec le groupe pour faire partie de cette expérience.
Comment as-tu géré cette blessure qui a mis fin à ta belle carrière ?
Je n’ai pas vraiment le sentiment d’avoir dû arrêter ma carrière ) cause d’une blessure. C’est juste que j’ai joué, jusqu’à ce que ce ne soit plus possible de le faire. C’est la différence entre avoir une blessure qui met fin à ta carrière, et juste jouer jusqu’au bout, à tes 38 ans, au point où ton corps ne peut juste plus jouer à ce niveau. Tu as joué depuis 16 ans au plus haut niveau, avec beaucoup d’usure. Le docteur m’a simplement dit que je ne pouvais plus jouer, sinon je risquais de rencontrer des problèmes bien plus importants. Donc je suis plutôt fier d’avoir pu jouer jusqu’au dernier pas que je pouvais faire. Je ne suis pas triste de cette fin, je suis heureux d’avoir pu jouer jusqu’au dernier match, jusqu’à ce que le médecin me dise qu’il était maintenant temps d’arrêter.
Quels souvenirs garderas-tu de ton passage à Fos-sur-Mer ?
Les plus grands souvenirs bien sûr, d’abord il y a la victoire en Leader’s Cup, c’était vraiment spécial. Et bien sûr remporter le titre, de la façon dont on l’a fait, à la toute fin, après avoir remporté quelques matchs couperets. On a joué des matchs qui ressemblaient à des Game 7, donc c’était vraiment une super expérience. Et au delà de ça, le fait de voir l’équipe rester en Betclic Elite cette année, marquer à nouveau l’histoire avec la base du groupe qu’on avait. Avec le départ de Rémi, et de la plupart des gars qui étaient dans cette équipe, on a le sentiment d’avoir vraiment laissé le club à un meilleur endroit qu’il ne l’était il y a deux ans, donc c’est vraiment top.
Et encore une fois, les gens et le temps que j’ai apprécier passer là-bas. C’est un endroit super et je vais continuer à revenir chaque année. Je viendrai voir un match la saison prochaine, c’est sûr. Je serais toujours dans le coin et il y a plein de gens avec lesquels je resterai ami après le basket, comme Karim, Momo et Rémi. Le président William Raffa a aussi été super durant tout ce temps, par la façon dont il a pris soin de ma famille, sa façon de diriger le club. J’ai trouvé qu’il a fait partie intégrante du succès que Fos a eu à ce niveau, avec sa volonté sans faille de gagner. Cette implication et cette détermination, ça vient d’en haut, et avec Rémi et Momo, ils ont su créer cette énergie autour de la gagne.