
Les BYers ont la chance d’être accompagnés de merveilleux « sixièmes hommes » depuis tant d’années. Du charismatique speaker Daniel, à l’incontournable mascotte Fako, en passant par la Fanfare de Martigues ou le DJ renommé DJ Soon lors des matchs à Marseille. Ils sont autant de liens forts entre les joueurs sur le parquet et les supporters du club en tribunes.
Parmi ses principaux relais, Fos Provence Basket peut également être fier d’avoir le supporter ultime dans ses rangs : Fabrice Alteirac, alias « Le Super Fan » ! Source intarissable d’énergie, Fabrice mérite clairement son statut de supporter numéro 1 du club (comme l’a pu être « Lulu », à ses grandes années), avec sa façon unique d’emmener toute une tribune avec lui, par son enthousiasme et son sens du rythme !
C’est avec la même passion, la même envie de partager dans la bonne humeur, et d’accompagner son équipe jusqu’à la victoire qu’il se donne à 300% à chaque match. Ce nouvel épisode du « sixième homme » est l’occasion de mettre l’ensemble de son œuvre à l’honneur, alors que le rôle de la « BYers Army » aura encore toute son importance ce vendredi soir à l’occasion de la réception d’Evreux.
Salut Fabrice ! Pour commencer, peux-tu nous rappeler comment tu es devenu LE SUPER FAN de la « BYers Army » ?
Salut tout le monde ! Ça remonte à la saison 2019 je crois, après la première accession de Fos Provence Basket en première division. C’était en fait à l’initiative de la Ligue Nationale de Basket, qui avait organisé un grand concours national, pour élire le meilleur « Super Fan » de France. Le principe, c’était que chaque club désigne un fan qu’il voulait mettre en avant pour porter les valeurs du club, avec une vidéo de présentation. Je n’ai pas décroché le titre national, mais j’ai gardé celui de super fan de Fos-sur-Mer.
C’est une expérience que j’avais voulu faire parce que j’adore l’énergie qu’il y a sur ce terrain, j’adore les personnalités qui sont au sein du club, que ce soit l’équipe dirigeante, les bénévoles, les animateurs, les joueurs… Toute cette ambiance me plaît, et je voulais quelque part faire partie de ce groupe et amener mon petit plus. Voilà comment tout a commencé.
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Quelle était ton histoire avec le club avant ça ? Tu étais un supporter de longue date ?
Mon arrivée dans le monde du basket est en fait très récente. Je crois que la première fois que j’ai vu un match de basket, ça devait être en 2016. À l’origine, je suis coureur à pieds, j’appartiens au FOCA, le Fos Olympique Club Athlétisme, qui est le club de course de Fos-sur-Mer. Et on s’entraîne sur le complexe sportif de Parsemain. Et un vendredi soir, après l’entraînement, il devait être 19h30, j’entends un grand brouhaha dans la Halle, à côté de là où on était garé.
Je m’y aventure, parce que quand il y a du bruit et de la lumière en général, je suis curieux de voir ce qu’il s’y passe. J’ai vu une vraie ambiance de match. C’était un match de préparation, contre Antibes de mémoire. Et là, j’ai vu des fous furieux, aller d’un bout à l’autre du terrain avec une vitesse folle, une ambiance folle, de la musique, des gens qui étaient heureux, qui applaudissaient. Ça m’a énormément plu et j’ai décidé de devenir absolument fan.
Ensuite je suis venu aux matchs au fur et à mesure. Et comme toujours, dès qu’il y a de la musique, de l’ambiance, je ne sais pas rester assis. Ça, c’est un de mes gros défauts, je ne sais rien faire assis lorsqu’il y a une telle énergie ! J’ai commencé à me mettre debout, à danser en haut des tribunes, à chaque interlude, à hurler mon soutien, et c’est effectivement comme ça que je me suis fait remarquer par les bénévoles, par la mascotte Fako, avec qui je suis très vite devenu pote. On a improvisé des pas de danse comme ça dans les tribunes, on s’est trouvé comme ça.
Comment tu décrirais ta mission en tant que super fan ? Qu’est ce qui te plaît dans ce rôle ?
Je dirais que je suis un relais, un relais d’énergie. Je prends vraiment l’énergie qui est sur le terrain, j’y mets mon petit plus et je la renvoie dans le public. J’essaie d’être un vecteur de force, d’être rassembleur, d’aller chercher les personnes par le regard, les mains, les gestes, par mon énergie, montrer une attitude guerrière dans le bon sens du terme, et de ne rien lâcher. De manière à ce que les gens se sentent envahis de cette énergie. Voilà mon rôle, faire en sorte que les gens, qui ne demandent finalement qu’une chose, de s’exprimer, puissent le faire de manière totalement libérée.
Je dis souvent qu’il suffit qu’il y en ait un qui commence pour que les autres s’y mettent, mais c’est vraiment ça. Ma mission, c’est d’être ce un, et de faire en sorte que les gens fédèrent cette énergie et la renvoie vers le parquet, parce que c’est là que c’est le plus important. Le sixième homme, ce n’est pas tellement moi, c’est véritablement le public, et c’est ce dont les joueurs ont vraiment besoin !

Quel est ton secret pour avoir autant d’énergie à chaque match ?
Pour l’énergie, il n’y a pas de secret, moi je me drogue ! (Rires). Mais c’est vrai en plus, je me drogue à la joie, à la bonne humeur, à la force qu’on me transmet… Au sport aussi puisque je m’entraîne beaucoup. Malgré le poids des ans, je continue à faire pas mal de sport, deux à quatre séances par semaine, 70 kilomètres de vélo. Je recommence aussi à courir. Et quand je m’entraîne pour des marathons, ce qui m’est arrivé, je peux faire 60 à 80 kilomètres de course.
Donc le cardio est là ! La force, l’envie et l’énergie aussi. Et puis quand tu es dans le mouvement, tu t’oublies complètement, tu vas jusqu’au bout de toi. Il m’est arrivé de finir des matchs totalement cuit, emporté par l’élan général. En moyenne, je fais entre 10 et 12 kilomètres par match.
Comment tu trouves l’ambiance de la Halle du Docteur Henri Giuitta ?
L’ambiance de la Halle est très particulière, parce qu’on a quand même un public de connaisseurs, donc tu ne la lui raconte pas. Si l’équipe n’est pas dans l’énergie, dans la volonté, ce qui a pu arriver sur certains matchs, c’est un public qui ne réagit pas. Par contre, dès qu’il y a une action vraiment enthousiasmante, un dunk, une remontée de balle, une feinte, un contre magnifique, véritablement, il s’enflamme très vite. Et c’est ça qu’on guette en fait, pour garder cette énergie le plus haut possible et pouvoir les faire revenir, rebondir à d’autres actions.
Il y a même eu des défaites qui ont été absolument magnifiques, où même si on a perdu, l’ambiance était complètement folle, parce que l’équipe avait donné tout ce qu’elle avait à donner. Ce n’est pas grave si on perd, ça reste un sport, mais à condition que les joueurs soient complètement investis. Et le public sait reconnaître ça.
Victoire ou défaite, l’équipe doit surtout être au rendez-vous, avec des joueurs qui ont envie de se « battre ». On a besoin de guerriers sur le terrain, comme ce sera encore le cas vendredi. C’est dans ces moments là que la Halle du docteur Henri Giuitta peut avoir une ambiance absolument folle. On ne l’appelle pas la « Fournaise » pour rien. C’est quelque chose de complètement fou.

Quels sont les matchs qui t’ont le plus marqué en terme d’ambiance ?
Il y a celui qu’on avait joué face aux Metropolitans 92 au Palais des Sports de Marseille, lors de la saison 2021-2022, avec la venue de « Wemby », qui n’était pas d’ailleurs dans son meilleur jour. On avait très mal démarré et finalement, on était très biens revenus. On leur avait tenu la dragée haute. On perd, mais d’un petit point. C’était un super match dans un Palais des Sports de Marseille complètement transcendé ce soir là, c’était très beau.
Et puis je dirais tout simplement le dernier match qu’on a gagné ici, face à Chartres. C’est aussi bête que ça, mais de passer à -20 pour finalement gagner le match sur un 3-points de Maxime Galin. Des matchs comme ça, ça marque, parce que tu vois l’engagement des joueurs. On a l’impression qu’ils sont au bout du monde, à -20, c’est très très loin quand tu démarres un quart-temps… Et puis finalement non. Tout est possible dans ce sport.
Des matchs comme ça, ce sont des soirées de folie, des matchs qui vont marquer l’histoire du club, qui vont marquer les supporters. Ce sont de très beaux matchs.
Qu’est ce que tu peux dire de l’importance du rôle du 6e homme ? Est ce que tu ressens également que les joueurs peuvent être galvanisés quand le public pousse ?
Les joueurs me le disent en permanence, vraiment. Ils entendent les cris, les encouragements, la chaleur, la ferveur, la rage qui se dégage du public lorsqu’il est transcendé. Et ça, ça les porte, ça les pousse à faire le dernier geste. Parce que c’est un sport qui est extrêmement dur. Ce sont des masses de 100, 110, 120, 130 kilos, qui se choquent, se fracassent les unes contres les autres. Pour les corps, c’est très difficile. Quand tu es au bord du terrain, tu entends ces chocs, on dirait des boxeurs ! C’est impressionnant, comme ça va vite, comment ça frappe fort !
Et quand ils sont épuisés, ce qui arrive, à peu près tout le temps en fin de match, le rôle du sixième homme, c’est de leur insuffler cette étincelle d’énergie supplémentaire, qui va faire que les joueurs vont aller chercher le pas de plus, le geste de plus, pour passer l’adversaire et pouvoir marquer le panier final. Oui, le rôle de sixième homme est ESSENTIEL dans ce sport, c’est évident. Et c’est le retour que j’ai de la part de l’ensemble des joueurs et du staff.

Comment tu abordes ce match de vendredi face à Evreux, ô combien décisif pour le maintien ?
On va y aller comme à la guerre, tout simplement ! Je vais y aller avec exactement le même tempérament de guerrier qu’aux derniers matchs. Je pense qu’il ne faut rien lâcher. Je vais tout faire pour insuffler cette énergie au plus près des joueurs .
En ce moment, je reste souvent en bas. Je pense qu’ils ont besoin qu’on soit là au plus près d’eux, qu’on les regarde dans les yeux. C’est très important ce qui se passe dans les yeux des uns et des autres. Qu’à chaque retour de temps mort, on soit là pour les encourager : « Allez les gars, on y va, on s’accroche, on est des vainqueurs, on est chez nous, on se bat, on donne tout ce qu’on a ». Je vais faire exactement ça, et physiquement comme mentalement, on va leur transmettre cette énergie maximum, de manière à ce que les joueurs puissent donner la leur. Et faire en sorte que le public suive, qu’il s’amuse et qu’il ait aussi envie de donner à cette équipe.
Je pense qu’on peut y arriver. Si on bat Evreux, on fera un grand pas en avant pour rester en Pro B. Il faut gagner ce match, c’est une finale, comme chaque match qu’il nous reste à jouer, mais celle là est extrêmement importante, immanquablement. Et donc on va la gagner !