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Rencontre avec le maître ambianceur des « Black&Yellow » au Palais des Sports de Marseille, parmi les « sixièmes hommes » emblématiques du club depuis près de dix ans déjà

C’est un honneur pour Fos Provence Basket que de pouvoir compter DJ Soon parmi ses sixièmes hommes emblématiques lors de ses matchs délocalisés au Palais des Sports de Marseille depuis bientôt dix ans. Ce samedi encore, pour la réception d’Orléans, il officiera aux côtés du speaker pour booster l’ambiance et encourager la foule à accompagner la formation de Rémi Giuitta.

Ce nouveau numéro du « sixième homme », qui met en lumière les soldats emblématiques de la BYers Army, est ainsi l’occasion de revenir sur cette belle histoire, celle d’un DJ renommé du bassin provençal, autant passionné de basket que de musique, qui fait profiter le public de son savoir-faire, pour donner à ces matchs en terre phocéenne une atmosphère unique.

Salut « DJ Soon » ! Voilà maintenant presque dix ans que tu es DJ pour les matchs de Fos Provence Basket à Marseille. Comment ça s’est fait ?

Salut tout le monde ! C’est vrai que ça commence à faire un bail, mine de rien ! Tout a commencé en fait grâce à Mamadou Dia, avec qui j’ai toujours été très proche. Il venait régulièrement à des soirées qu’on organisait avec des potes, il adore le son hip hop. On a à peu près le même âge donc on s’entend assez bien là-dessus, et donc on est devenus amis. Il avait suggéré au directeur marketing du club, Christophe Sanchez, l’idée de faire venir un DJ pour les matchs de Fos Provence Basket au Palais des Sports de Marseille. C’est un sport que j’ai toujours adoré et que j’ai pratiqué le plus longtemps dans la vie. Avec l’expérience du boulot de DJ et cette culture basket, ça s’est tout de suite très bien passé. Et depuis, je fais pratiquement tous les matchs à Marseille.

Est-ce que tu avais déjà fait ça avant ? Est-ce qu’il a fallu s’adapter par rapport à ce que tu fais d’habitude ?

C’est vrai que ça n’a rien à voir. Il faut être très réactif et dynamique, sur des interventions qui peuvent être très courtes. Il faut aussi être très attentif au déroulement du match, accompagner les actions positives de ton équipe et ne pas enflammer la salle alors qu’elle se prend une série. Il faut faire très attention de ce côté là. En club, je dois tenir une piste de quatre heures. Là, ce sont des petites interventions qui doivent être efficaces.

J’avais déjà animé d’autres événements basket comme le tournoi CBC à Aix-en-Provence et un tournoi Redbull. Et j’ai la culture du basket aussi. Je suis de la génération Dream Team 1992 qui regardait la NBA de cette époque puisque j’ai vu Michael Jordan quand il était encore joueur. I

l y a toujours aussi cette volonté, toutes proportions gardées, d’ « américaniser » un peu le spectacle, à la sauce NBA, avec une ambiance qui se rapprocherait de ce qu’on trouver dans les salles là-bas. Une ancienne joueuse qui était venue une fois nous avait d’ailleurs glissé que ça lui avait rappelé ces atmosphères. C’était un souvenir sympa, et une anecdote qui venait quand même valider tout ce qu’on avait mis en place depuis le début.

Il y a également l’entente à gérer avec le speaker, Daniel ?

C’est mon Maître de Cérémonie ! Comme j’ai également bossé en concert avec pas mal de rappeurs, ça n’est pas le plus dur, de s’adapter avec un gars au micro, même s’il y a toujours des ajustements à faire, et que malgré tout parfois, on peut se planter. Mais Daniel est très pro et ça se passe toujours bien.

Je lui laisse son espace aussi, car il sait aussi très bien relancer l’ambiance avec son sampler, rebondir quand il faut. Je connais un peu ses « gimmicks » avec le temps. Il faut s’adapter, baisser le son quand il intervient, savoir quand relancer ensuite, prendre le relais au bon moment pour ne pas perdre l’intensité sonore, comme on le fera encore ce samedi.

CCANET

Comment tu prépares un match ?

Vu que ça fait 8-9 ans qu’on bosse ensemble, j’ai mon dossier Fos Provence Basket avec mes pistes qui sont des bouts de morceaux, puisque c’est essentiellement ça. Donc il faut être efficace là-dessus. C’est un dossier que je mets régulièrement à jour. Ensuite, il faut aussi gérer les temps morts et les différentes animations, que ce soit les danseuses, quelque chose avec Fako ou autres. J’ai aussi des dossiers sur ça.

Pour le match de samedi, on continue de finaliser les derniers détails avec l’équipe de communication du club. Je fais ça depuis un bout de temps maintenant. Au delà de l’expérience, si tu sais t’adapter, normalement, tu retombes toujours sur tes pattes.

Est ce que des joueurs sont déjà venus te demander de passer un extrait en particulier ?

Mam me demandait parfois des morceaux pour l’échauffement quand il était joueur. On a un peu les mêmes goûts donc je savais que si je passais un morceau de rap new-yorkais bien vener du genre Mobb Deep, il savait que c’était pour lui.

D’autres joueurs m’ont parfois demandé des trucs que j’ai pu glisser ensuite. Et pour l’anecdote, le jour où Victor Wembanyama est venu au Palis des Sports avec Boulogne-Levallois en Betclic Elite, il m’a demandé un morceau que je n’ai pas pu lui mettre !

C’est l’assistant de Boulogne-Levallois, Sacha Giffa qui a joué à Fos-sur-Mer et que je connais aussi très bien, qui m’avait demandé si je pouvais lui passer le titre de Lil Baby : « Freestyle », parce que c’était un morceau qu’il kiffait. C’est un artiste assez connu dans la culture US et j’avais bien une cinquantaine de morceaux de Lil Baby, mais je n’avais pas le morceau « Freestyle » ! J’avais essayé de le télécharger au dernier moment mais je n’ai pas réussi à lui mettre au final.

Quel est ton meilleur souvenir sur un match à Marseille ? En termes d’ambiance ou un match qui t’as marqué..

Au niveau de l’ambiance je dirais ce match face à Boulogne-Levallois lors de la venue de Wemby. Le Palais des Sports était plein à craquer, et le match avait été serré jusqu’au bout. En terme d’ambiance, il n’y a pas photo, entre l’affluence, le scénario du match, le suspense jusqu’au bout. On y a tous cru ! Fos-sur-Mer aurait même mérité de gagner.

Même s’il n’avait pas réussi le meilleur match de sa saison, on avait quand même pu voir que Victor Wembanyama avait clairement un truc en plus, hors norme, avec ce jeu de meneur alors qu’il fait 2,24m. Il n’avait pas forcé son talent, mais ça restait impressionnant.

En terme d’émotions, le match le plus touchant a forcément été le jour où Mamadou Dia a pris sa retraite en mai 2019 face à l’Asvel. On avait tous les maillots floqués Dia, et je l’ai encore d’ailleurs. Il y avait sa famille, ses enfants sur le parquet, on a tous essuyé une larme ce soir là. .

Comment tu trouves le public marseillais ? Est-ce qu’il est facile à « ambiancer » ?

Très honnêtement, ce n’est pas toujours évident, et ce n’est pas forcément lié au public. Il faut dire la vérité, Marseille, c’est avant tout une ville de foot, qui laisse peu d’opportunités pour d’autres sports de se développer, alors qu’il y a des basketteurs marseillais de talent, et dans tous les sports même.

Au Palais des Sports, on retrouve des connaisseurs, des gens qui aiment le basket. Mais globalement, le Palais des Sports de Marseille a une ambiance plutôt « fraîche », contrairement à la Halle du Docteur Henri Giuitta, où c’est beaucoup plus chaud. Il y a aussi eu beaucoup de matchs chauds à Marseille, avec une super ambiance. D’autres fois, c’est moins évident, et quand tu es DJ, c’est un beau challenge, d’essayer d’aller chercher un maximum de personnes dans la salle et de faire le boulot avec Daniel pour réveiller la foule.

On reste aussi tributaire de la forme de l’équipe. On a connu de très bonnes saisons, avec aussi des gros matchs en première division pendant trois saisons. Quand ton équipe déroule, qu’elle met 30 points dans la tête à son adversaire et que défensivement, elle est au top, l’ambiance est facile à maintenir. A l’inverse, c’est beaucoup plus difficile si tout le monde a le moral dans les chaussettes. Là, le club traverse une période compliquée. On croise tous les doigts pour qu’il puisse sortir la tête de l’eau et on va tout faire pour les soutenir samedi.

Que penses tu de l’importance du rôle que le 6e homme peut avoir sur les joueurs?

Je pense que c’est super important. Les joueurs ont besoin de ça, d’être poussés, encouragés. Ce ne sont pas des machines, ce sont des êtres humains, et quel que soit le sport, sur un match, ce soutien peut transcender un joueur, qui va se sentir porté par l’ambiance.

On a tous un rôle à y jouer, que ce soit le speaker, le DJ ou le public. D’autant plus dans le basket, où on a tout ces moments forts. Les « défense » assourdissants qui se répètent, de plus en plus fort, ou essayer de déconcentrer un joueur au lancer-franc en faisant un maximum de bruit… Tout ça peut aussi déstabiliser l’équipe adverse, et c’est aussi très important. Tu peux être joueur professionnel de haut niveau et savoir faire abstraction de l’environnement, mais quand on te pousse à te dépasser, quand on te motive, ça ne peut avoir que des effets bénéfiques.

Un message à faire passer aux supporters avant le match de samedi ?

Le message est simple, venez nombreux au Palais des Sports pour soutenir cette équipe. A l’heure actuelle, le club a besoin de tout le monde pour se sauver. Ce serait vraiment dommage de voir ce club emblématique dans le paysage du basket français depuis 15 ans, finir à une place à laquelle il ne mérite pas d’être.

Au même titre que beaucoup de Marseillais, c’est une famille à laquelle je me suis attaché au fil des années. On aura besoin du soutien de tout le monde pour pousser cette équipe à se transcender, parce qu’il y a encore de quoi vivre de belles histoires. Donc rendez-vous samedi à tout le peuple provençal !

DJ SOON :

DJ résident au Bounce, également présent au Mama Shelter et au Makeda une à deux fois par mois.

Prochainement en représentation à Abidjan la semaine prochaine