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Depuis l’époque de Nationale 1, il y a plus de quinze ans, Daniel est au micro pour animer et donner vie à la Halle du Docteur Henri Giuitta à chaque soir de match. Par sa longévité, ses qualités de maître de cérémonie et son enthousiasme, il fait partie des « sixièmes hommes » historiques du club « Black&Yellow ».

C’est une grande fierté pour Fos Provence Basket de pouvoir compter depuis tant d’années sur un tel « Energizer ». Depuis la saison 2007-2008, les BYers ont en effet le privilège de pouvoir compter sur l’enthousiasme de Daniel Soulé pour faire office de speaker et animer les soirs de match avec une passion et un dynamisme inégalés. Ce n’est pas être chauvin que de souligner que Daniel est ainsi devenu l’un des tous meilleurs speakers de France dans le monde du basket !

Ce nouveau numéro du « sixième homme », qui mettra régulièrement à l’honneur les soutiens historiques de la BYers Army tout au long de la saison, est l’occasion de revenir avec lui sur les grands moments de l’histoire du club, son évolution et la ferveur des supporters qui n’a cessé de grandir en tribunes et qu’il a contribué à mettre en valeur.

Salut Daniel ! Peux-tu pour commencer nous replonger dans tes débuts ? Depuis quand es tu le speaker de Fos Provence Basket ? Comment ça s’est fait ? Si tu peux nous raconter un peu tout ça…

Salut tout le monde ! J’ai débuté en tant que speaker à Fos-sur-Mer lors de la saison 2007-2008, lorsque le club était encore en Nationale 1. A la base, j’étais joueur, et donc un amoureux du basket. Je jouais à Aubagne, à l’époque où le coach était Eric Kehlhoffner, qui est aujourd’hui CTN (conseiller technique national). Il m’avait fait venir pour aider l’équipe à monter.

Un jour, un de nos copains a décidé de faire son jubilé et a invité Laurent Foirest, avec qui il était ami. Et donc Laurent Foirest est venu jouer un match à Aubagne. Ce jour là, j’étais blessé, et on m’avait proposé de faire quelques petits commentaires au micro. Ça a commencé comme ça, j’ai rigolé, on a passé une bonne soirée. Le club de La Ciotat, qui jouait en N2, a vu ce que ça donnait et m’avait demandé de venir présenter des matchs avec la présidente.

Dans notre équipe d’Aubagne, il y avait aussi un certain Christophe Samat, qui était promis à jouer à l’échelon supérieur. J’étais un joueur de pré-nationale tandis que lui, était un joueur de Nationale, il avait un gros niveau. On a joué quelques saisons ensemble, et on s’était vraiment régalés. Au niveau professionnel, il a ensuite récupéré la gestion marketing du club de Fos-sur-Mer. Et il m’a vu faire à La Ciotat et m’a donc parlé de Fos-sur-Mer, car le speaker du club était de mariage, et ne pouvait pas être présent pour un match.

Je suis allé le remplacer, et Rémi Giuitta m’a ensuite dit qu’il aimerait que ce soit moi qui vienne animer les matchs de manière permanente. Voilà comment ça s’est fait.

Qu’est ce que tu aimes dans ce métier ?

D’abord, ce que j’adore dans ce métier, c’est d’être au contact de basketteurs de haut niveau. Pour moi, c’est une super occasion d’être au cœur du jeu. Quelque part, je ne suis pas joueur, mais je suis quand même au cœur de l’action, et j’arrive à ressentir un peu les émotions qui s’en dégagent. Je vis aussi le même stress que les joueurs. Là, le club n’est pas très bien en ce moment, et ça m’affecte aussi.

Mais sinon ce qui me plaît le plus, c’est d’être au contact de basketteurs de haut niveau, et aussi voir comment certains progressent, se développent. On suit les parcours des uns et des autres, certains qu’on prend plaisir à voir chez nous, et d’autres qui filent jouer ailleurs. C’est la loi du haut niveau qui veut ça. Et puis depuis tout ce temps, je suis aussi heureux d’avoir pu assister à des matchs exceptionnels. J’ai notamment en mémoire des fins de match mémorables de Mohamed Hachad.

J’en ai deux en tête qui étaient extraordinaires, notamment au Palais des Sports de Marseille face à Antibes, où on a été mené tout au long du match, et on finit fort pour finalement gagner à la dernière seconde sur un panier de Mohamed Hachad. C’était incroyable ! A Fos-sur-Mer également, je me souviens d’une fin de match folle de sa part, où il avait volé un ballon important et derrière, encore une fois, il avait offert la victoire au club d’un tir au buzzer à la dernière seconde (contre Dijon) et tout le monde lui était tombé dessus. Il avait cette capacité à être décisif dans ces moments là.

Le panier au buzzer de Mohamed Hachad contre Antibes (avec les commentaires de Daniel)

Le « buzzer-beater » de Mo Hachad contre Dijon, n°1 des meilleurs tirs au buzzer de la saison 2010-2011

Ce sont de vraies émotions basket, des moments extraordinaires dont on se souvient encore, plus de dix ans après, avec les poils qui se hérissent encore. Il faudrait trouver un moyen de remettre en avant ces moments là. La sensation est juste extraordinaire.

Depuis tout ce temps, tu as pu voir le club évoluer, sur le terrain mais aussi en tribunes ! Comment tu vois l’évolution de cette ferveur des supporters, cette affluence qui a grandi au fil des années ?

Il y a plus de ferveur aujourd’hui. Le club a réussi à créer un moment sympa à vivre en famille, en instaurant des moments de divertissement, en développant aussi le rôle de notre mascotte Fako. Parce qu’il n’y a pas que des spécialistes du basket, il y a aussi des gens qui viennent se divertir et je trouve ça très intelligent de la part du club.

Je trouve que la salle est aussi devenue plus chaleureuse. On a réussi à accrocher quelques trophées, mettre à l’honneur des personnes emblématiques, comme Mamadou Dia, Bodian Massa. C’est important de rendre hommage à la mémoire du club et aux personnes qui ont incarné sa réussite.

Même au début, quand il y avait moins de ferveur, on a l’impression qu’en ce qui te concerne, tu as toujours eu le même enthousiasme, cette énergie qu’il faut avoir pour emporter le public avec toi…

Pour commencer, il y a l’énergie que les joueurs dégagent, et je me nourris de ça. L’énergie, c’est le match qui me la donne. Ensuite, dans mon élan, j’essaie d’emmener le public avec moi. Je suis toujours enthousiaste de voir les joueurs jouer, j’ai toujours envie de les encourager. Après, pour être honnête, parfois ce n’est pas facile ! La salle réagit aussi en fonction du match. Quand il y a un gros écart en notre défaveur, c’est parfois difficile. Ce sont des situations à gérer et j’essaie encore de progresser sur ça.

Parfois, ce sont les joueurs qui aident aussi par leur façon d’être. Quand on voit un Mathieu Wojciechowski sur le terrain. Il met une telle énergie dans tout ce qu’il fait. Les gens, quand ils voient ça, ils sont obligés d’être fans. C’est un dynamiteur !

Est-ce que l’adrénaline est toujours présente, même après toutes ces années au micro ?

Complètement. J’ai un autre travail à côté puisque je suis commercial, et parfois j’arrive à la salle, je suis fatigué, mais vraiment épuisé. Et lorsque j’arrive, la fatigue disparaît. Je me mets devant les platines et là, plus rien ! Ça, c’est magique. Ça me fait le même effet que lorsque j’étais joueur, où tu fais abstraction de tout le temps d’un match, en étant hyper concentré, hyper motivé. Là, ça me fait la même chose. J’ai l’impression d’être survolté. C’est très appréciable.

Le petit truc quand même, c’est qu’il faut toujours rester professionnel, alors que parfois, on aurait juste envie de poser le micro et de regarder le match. Au début, ça m’arrivait aussi parfois de laisser échapper des choses au micro sans que je m’en rende compte. Parfois, j’avais tendance à trop m’emporter ! (Rires)

Qu’est ce que tu peux nous dire du public fosséen ?

J’aime bien parler avec le public, discuter un peu avec les gens quand je le peux, partager. Je dirais qu’ils se sentent très concernés par ce qui se passe. Ils ont vraiment à cœur de voir Fos gagner. Après, on n’est pas du tout dans le même genre de public que l’OM par exemple. Ce n’est pas aussi passionné que le foot, qui reste le sport numéro 1, surtout quand on n’est pas très loin de Marseille. Mais je sens que le public est très concerné quand même. Ils ont envie de gagner, et surtout, lorsque le score est très serré, tu vois qu’ils se prennent tous au jeu. Ça tape dans les mains, ça crie, ça siffle, ils ont vraiment envie de participer.

Ça me fait penser au dernier match de la saison dernière contre Angers, qui jouait le maintien, comme nous, et le match s’est joué dans les dernières secondes. Tout le monde était debout et tout le monde hurlait sur les lancer-francs… C’est aussi ce genre d’expérience qui me fait dire que lorsqu’il y a une fin de match serré, le public est deux fois plus présent et impliqué. Quand c’est comme ça, c’est un vrai régal. Il y a aussi le talent pur de certains joueurs. Quand ils en voient certains, ils restent bouche bée, et je dois dire que moi aussi.

Et puis il y a aussi les jeunes en devenir, comme Willan Marie-Anaïs, Maxime Galin… On prend plaisir à les voir évoluer, grandir. C’était le cas de Louis Labeyrie chez nous par exemple, passé d’espoir, à pro, jusqu’à l’équipe de France. Ce serait bien de le mettre à l’honneur aussi. Je pense aussi à Pierre Pelos, dont la progression a été linéaire et impressionnante.

Quel est le joueur qui t’as le plus marqué par son côté spectaculaire, son sens du show sur un terrain ?

On parlait de Mo Hachad tout à l’heure et de sa manière de savoir finir les matchs. C’est lui qui me vient à l’esprit en premier. Pourtant, ce n’était pas le plus adroit, pas le plus rapide, mais il avait ce sang-froid, ce côté décisif, cette capacité à mettre des paniers d’un autre monde. Et même en défense, il pouvait être très fort. Des fois, je passais mon temps à le regarder…

Je me souviens aussi d’un autre joueur qui pour moi était fou. Il s’appelait Ismaïla Sy. Moi qui suis au bord du terrain, je l’entendais chambrer les joueurs adverses, mais comme j’ai rarement vu. « Il va devenir fou, je vais le tuer », ou « Il n’y arrive plus, sortez le », il disait ce genre de choses aux coachs adverses! Il m’arrivait l’entendre dire de ces trucs… Pour moi, il était fou (rires). C’était parfois à mourir de rire.

D’avoir des joueurs qui font le show comme ça, pour moi, c’est un régal. Il y a bien sûr eu Sherman Gay aussi, qui était un monstre de puissance. Je pense aussi à Kino Burrows, qui n’hésitait pas à haranguer la foule. Bien sûr que ce genre de joueurs aide. Pour un speaker, c’est le rêve. J’adore aussi les shooteurs.

On peut parler aussi de Tariq Kirksay. Déjà, on se demande comment le club a pu faire pour récupérer un tel joueur, qui venait de gagner la BCL. Ce que je retiens des premières fois où je l’ai vu sur le terrain, c’est que c’était un gros malin. Des fois, il faisait comme s’il avait mal aux jambes, et d’un coup tu vas le voir faire une interception, faire un contre, mettre un 3-points. Il avait cette malice mais aussi la science du jeu. On adore voir ce genre de joueurs. J’étais fan. Les gens ne savaient pas forcément le grand joueur qu’il avait été, international français. C’est pour ça que quand je le peux, je glisse un peu le CV… Quand tu aimes le basket et que tu vois des joueurs comme ça…

Pour parler un peu de cette saison encore difficile, qu’est ce que tu peux dire de l’importance du rôle que les supporters peuvent avoir pour pousser et soutenir les joueurs  ?

Les supporters ont un vrai rôle à jouer évidemment, et pas uniquement à la salle. Pour moi, le soutien qu’ils apportent doit être indéfectible Maintenant, il y a les réseaux sociaux aussi, où on voit parfois des commentaires un peu ingrats, des réflexions désagréables. Dans la salle en revanche, je n’ai jamais vu un mauvais comportement, de personne huer. Il n’y a rien à dire là dessus, le public est irréprochable. Et c’est l’occasion de rappeler que ça influe beaucoup sur le moral. Quand tu es dans la salle, quand les joueurs se sentent soutenus, ce n’est pas du tout pareil.

C’est pour ça que le club fait autant pour essayer d’emmener le public avec l’équipe. Et quand on a la chance d’avoir un joueur vedette, comme Robert Turner III aujourd’hui, ça aide aussi. C’est le genre de joueur qui enflamme la salle. Quand il se met à enchaîner les 3-points… Même moi au micro je suis bouillant. « Robert Turner III is onnnn fiiire ! ». Et je le dis en anglais pour que lui aussi comprenne, que ça le galvanise aussi, qu’il sache qu’on le soutient.

Et donc pour moi, le rôle du public est primordial et la salle fait partie de la victoire. Il y a des publics en France, où les adversaires savent qu’ils vont prendre le bouillon. Je pense que le public participe au fait qu’on soit plus fort à la maison. Et on commence à avoir notre petite réputation. Je me souviens notamment avoir entendu Jacques Monclar commenter le championnat de France et dire « Attention à Fos-sur-Mer qui fait régulièrement de belles surprises, attention à ne pas aller se prendre les pieds dans le tapis là-bas ». C’est vrai que quand tu vois le chemin accompli, ça fait plaisir à entendre.

La nouveauté de cette saison, c’est l’apparition de cette toute nouvelle tribune pour compléter la Fournaise de Parsemain. Plus de monde, plus de bruit, j’imagine que tu es ravi ?

Oui, ça nous fait une vraie salle complète avec deux tribunes derrière les paniers et il faut mentionner aussi les sièges qui ont été installés derrière les bancs de chaque équipe. On est en train de créer plus d’intimité. Il y a aussi la mise en place des vitres qui améliore la visibilité pour tout le monde. Il reste la question des enceintes qu’il nous reste à mieux maîtriser, à améliorer avec David, le DJ, qui fait office d’ingénieur son. On sent en tout cas qu’il y a des améliorations et ça fait plaisir de voir l’investissement du club pour améliorer la salle et mieux accueillir les supporters. C’est important, ça veut dire qu’on leur donne aussi de l’importance en développant une offre plus complète.

Le club a aussi fait revenir la fanfare de Martigues. En tant que « maître de cérémonie », j’essaie de leur laisser aussi leur place. Dès que ça joue, ils prennent le relais, et je trouve ça très sympa comme ambiance. Et je les présente toujours. Il y a aussi le BYers Kop qui a été placé à l’opposé. Mais ça reste à développer un peu plus. Ça aidera à rendre un peu plus vivant le côté supporters.

Et bien sûr, comment ne pas parler de Fabrice, notre superfan ! C’est le supporter numéro 1. Il ne faiblit jamais. Il est tout le temps présent. Il fait partie des relais très précieux pour moi, au même titre que Fako, qui est un peu plus proche des enfants, ce qui est super aussi. Les deux sont hyper motivés et contribuent aussi à faire grandir tout ça.

Daniel a trouvé le surnom parfait pour présenter Rémi Giuitta : le « Dream Maker » !

Pour conclure, un message aux supporters pour le match de samedi face à Aix-Maurienne ?

Bien sûr ! On va avoir besoin de vous, plus que jamais ! Il va falloir donner de la voix. On arrive à un stade de l’année où chaque match a une importance primordiale. Il va falloir être plus que présent et tout donner. C’est vraiment très important.

Ça commence par votre présence, ça continue par vos voix et ça se termine par vos mains !